De la neige
J'ai regardé tout d'un coup par le fenêtre, quelqu'un me disait de m'en aller J'ai baissé les yeux, j'ai baissé la tête, j'avais de la neige sous les pieds Les arcs-en-ciel de novembre ont la pâleur de ces chambres On les a enfermés pour y attendre l'éternité En regardant, j'ai revu par la fenêtre, on me disait de ne pas rester J'ai senti le froid, j'ai baissé la tête, j'avais de la neige sous les pieds Mais d'ici plusieurs décembres, tant de mirages à me vendre Tant de voyages à raconter sur des eaux douces ou des eaux salées Je sais le temps qui passe, je sais qu'il m'enlace, des jours j'aime ses caresses, les lendemains je les déteste Je sais le temps qui court, je sais qu'il m'entoure dans ses draps de velours. Ai-je trop dormi un jour? Les arcs-en-ciel de septembre me font serrer mes croyances entre mes bras agrandis, par le passé qui est parti comme un instant d'oubli, par le présent qui me ramène à la vie Coup d'oubli, coup de vie, coup de vaste solitude dans des draps si doux Moi j'ai bien trop dormi | I shot a stare through the window, someone told me to go away I lowered my stare, lowered my head, there was snow underneath my feet November's rainbows are as pale-looking as these rooms They locked them up in there to wait for eternity While looking, I stared through that window again, I was told not to stay I felt the harshness, I lowered my head, there was snow underneath my feet But within many more decembers, so many mirages for me to convince myself of So many trips to tell about, on either salted or fresh water I know time passes, I know it embraces me Some days I love its feel, other days I loathe it I know time is running, I know it surrounds me In its velvet sheets, have I been sleeping too much? September rainbows make me cling to my beliefs Between my wide gaping arms, through past that's gone like a moment of oblivion through the present which brings me to life A shot of oblivion, a shot of liveliness, a shot of vast loneliness in such silky sheets, I've slept way too much |
